Emplacement de la gare

Anonyme | 1860 

Quel emplacement pour la gare ? 

Le développement spectaculaire que connaît la ville durant la Belle Époque est porté par l’arrivée en masse de riches étrangers, en mal d’air pur et de distractions, qui viennent passer une saison dans le Béarn : entre 1853 et 1878, le nombre d’hivernants passe de 1200 à 6000 ! 

Cet accroissement n’aurait pas été si intense et rapide si la ville, qui était longtemps restée enfermée dans ses murailles protectrices, ne s’était finalement ouverte sur le monde grâce à l’arrivée du train. 

 

Projet d’emplacement de la gare au nord de Pau 

Trois projets pour une gare 

La capitale béarnaise est reliée au chemin de fer en 1853. Le premier train entre en gare le 4 mars 1863, à 17h45. Comme aujourd’hui, les voyageurs débarquent au sud, en contrebas de l’éperon rocheux qui domine majestueusement la plaine du gave. 

Pourtant, l’emplacement de la gare ne s’est pas imposé comme une évidence et les autorités ont examiné plusieurs projets d’aménagement. Parmi les différents plans proposés, deux prévoient l’utilisation de terrains situés au sud, tandis qu’un troisième envisage une installation plus septentrionale. 

Un projet qui aurait changé la physionomie de la ville 

En 1860, la municipalité reçoit, en effet, un projet d’implantation de la gare à la limite nord de la zone urbaine, qui se situe alors au niveau du boulevard Alsace-Lorraine. Pour rejoindre l’équipement ferroviaire, qui doit se développer d’ouest en est, l’architecte imagine le percement d’une large avenue et l’édification d’un vaste programme immobilier qui doit prolonger celui de la place Gramont. 

Les élus et les responsables de la Compagnie du Chemin de fer du Midi renoncent à ce projet et choisissent d’installer la gare au sud, au bord du Gave. Si le projet d’implantation au nord avait été retenu, toute l’évolution urbanistique de la ville aurait été bouleversée. 

Après avoir jeté leur dévolu sur la parcelle située au sud, en contrebas du centre-ville, les autorités décident d’évaluer la fréquentation de la ligne et de construire une gare provisoire en bois. Malgré les plaintes, il faut attendre 1867 pour que le bâtiment de fortune soit remplacé par une plus noble construction. 

Le maire Patrice O’Quin à propos de la gare provisoire en 1865 :

“On y gelait pendant l’hiver, on y était inondé durant les pluies et on y étouffait durant les chaleurs. Je vous avoue ainsi, que j’en ai souffert quelquefois personnellement. J’ai entendu un médecin distingué, dire devant moi, que si la compagnie avait voulu asphyxier les voyageurs et surtout les employés qui y sont à poste fixe, elle ne s’y serait pas prise autrement.”.