Plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension de la ville de Pau
Léon Jaussely | 1928
En 1919, la loi Cornudet oblige les communes françaises “de 10000 habitants et au-dessus" à adopter le Plan d’Aménagement, d’Embellissement et d’Extension (PAEE) pour encadrer leur développement. D’abord peu encline à appliquer cette disposition législative, la ville de Pau se résout finalement à engager un programme de modernisation pour conserver son attractivité. Elle s’adresse alors à un architecte-urbaniste de renom, Léon Jaussely, qui s’est notamment fait connaître pour son plan d’aménagement de la ville de Barcelone.
“L’art d’urbanisation est éminemment un art du peuple, il n’y en a pas qui se trouve plus en contact avec la vie de tous, puisqu’il est précisément le moyen de vie et d’évolution de la société.” Léon Jaussely, 1905
Un zonage précis
En 1928, Léon Jaussely remet à la municipalité paloise un ambitieux plan d’aménagement pour une ville de 300 hectares, pouvant acceuillir une population de 80 000 habitants. L’architecte tient compte de l’histoire et de la topographie de la cité et propose un schéma directeur qui se déploie en forme de demi-cercle, à partir des quartiers anciens, en direction du nord et de l’est. Il prévoit également une répartition en zones bien distinctes auxquelles il attribue une fonction spécifique. Au nord-est, aux abords d’une nouvelle gare, il choisit d’installer les activités industrielles, tandis qu’à l’ouest, il prévoit d’implanter des zones résidentielles. L’ensemble est desservi par un dense et très hiérarchisé réseau de rues et d’avenues.
Archives communautaires Pau Béarn Pyrénées, cote 4Fi146.
Une ville agréable, à échelle humaine
Contrairement à Le Corbusier qui, au même moment, préconise de construire, à Paris, de hautes tours cruciformes, Jaussely préfère conserver un habitat traditionnel, de hauteur moyenne. Il fait également la part belle aux espaces végétalisés et aux installations sportives en préconisant la création de véritables « coulées vertes » et de nombreux équipements collectifs (stades, piscines, courts de tennis, lac artificiel...).
« La population aisée aurait ainsi, dans la distribution générale du plan, qui a été conçu surtout pour elle, le moyen de s’y établir largement, et même luxueusement, dans les villas somptueuses et les châteaux qui sont de cette classe d’habitants ; d’ailleurs, les nombreux parcs prévus répondent aux besoins de cette clientèle [...]. Les familles ouvrières devraient trouver dans les nouveaux quartiers à urbaniser des logements sains et aérés et aussi ventilés et ensoleillés ». Léon Jaussely, 1928.
Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, cote 8FI445-4-00815. En ligne sur Pireneas
